Toutes les vies

 



Je comprends que, pour atteindre les états vertueux de regarder vers l’extérieur et d’aider dans le collectif, nous avons besoin de périodes isolées dans la coquille de notre être, de penser à nous-mêmes et d’améliorer les qualités que nous apporterons pour ajouter à l’ensemble. S’agit-il d’une étape isolée, indépendante de l’être pour l’autre ? Nous ne vivons pas isolés, nous sommes des êtres sociaux. 

L’inné et l’acquis font partie de l’équation. 

J’ai appris à vous connaître à l’intérieur et à l’extérieur, à interagir avec les autres et à être circonspect et égocentrique. Je t’ai vu d’un côté et à l’envers. 

Après cette introduction évasive, (une sorte de paille pour gagner un demi-point dans un examen de la nature humaine), je vous dis que ce dont je suis tombé amoureux de vous, ce n’est pas un seul défaut ou vertu, mais le tout, la gestalt qui embrasse le tout que vous êtes. 

L’approche avec humour, plein de sourires à l’autre, sans compromis sur le sérieux formel, la tendresse de vos gestes, sans préméditation de l’après. Chaleureuse et sereine, et en même temps, curieuse et enceinte, gentille et empathique, intelligente et abrasive, pragmatique et résiliente, créative et musicale. Fort comme ces montagnes qui t’ont sculpté, amical et sensuel, comme une panthère qui joue avec les herbes et s’adonne à un coucher de soleil, langoureusement. 

Votre œil incisif et scrutateur, attentif aux détails, ajoutant des rimes à la journée pour la rendre plus belle. Un chef d’orchestre né, un homme aux mille talents, un conciliateur dans les éléments, d’une honnêteté brutale et toujours d’une générosité touchante de votre part.

Je t’aimais même quand je te grondais, je t’aimais, dans ma méfiance de l’autre, je t’aimais avec une certaine résistance, comme si tu pouvais devenir un ennemi contre lequel je devrais me défendre. Contrairement à ma peau qui n’a jamais eu l’intention de résister, mon corps qui a trouvé une vie propre dans le contact de ton regard, qui brûlait de te sentir.

Je t’ai aimé avec dévotion, et je ne suis jamais tombé amoureux de toi. Je n’ai jamais connu non plus Adonis et d’autres Apollos plus beaux et plus gracieux que vous. Pas même dans les films ou les émissions de télévision. Ici, j’ose m’égarer fantaisiste sur Clint Eastwood, que ni lui, ni son regard, ni son sourire n’ont eu l’audace de supplanter le vôtre. 

Après tant d’années, quelles sont les années, quel est le temps dans l’évaluation des affections, si ce n’est un résumé, une condensation et un cryptage de l’ensemble qui devient plus grand ? - Je suis toujours éblouie, passionnée et consciente de l’immense que tu continues d’être en moi et pour moi. Cacher ou révéler ?

Laisser couler les sentiments comme les eaux d’un affluent, bien qu’à l’intérieur des limites de ses rives, il y ait toujours des marges et des limites en tout, des obstacles et des détours, mais j’ai dit, laisse ce que je ressens pour toi aller profondément et librement, sans autre destin que celui-là, pour te rendre ce qui est de toi-même,  jusqu’à ce que vous atteigniez la mer. Et c’est là, dans ce grand océan, que j’attends déjà, silencieusement, dans l’expectative, le résultat de la symbiose de cet essai, des nombreux que j’ai écrits pour vous. 

म तिमीलाई माया गर्छु, विशाल सागर। आज, सँधै, हरेक जीवनकालमा।

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